Rare barbière en acajou et placage d’acajou d’époque Consulat, Retour d’Egypte exécutée par l’un des illustres fournisseurs du Garde Meuble Impérial. 
Dite « toutes faces », cette barbière peut être installée au milieu d’un pièce tout en présentant, sur toutes ses parties, un bel acajou flammé.
Agrémentée de têtes d’égyptiennes en bronze ciselé et doré postées sur des gaines en fuseau, elle se coiffe d’un plateau en granit noir à légère gorge, fixé sur des rails permettant de dévoiler un miroir au mercure pivotant. 
Sous son plateau, une entrée de serrure simule la présence d’un tiroir dont l’ouverture, pour un aspect pratique, est accessible sur la droite. 
En façade, cette barbière ouvre par trois tiroirs dotés d’un magnifique placage d’acajou flammé. Elle repose sur des pieds antérieurs griffes et postérieurs tournés en toupie, en bois sculpté laqué noir.
 
Très bel état de conservation. Restaurée par un ébéniste d’art.
 
Époque Consulat, Retour d’Egypte, vers 1800.
Estampillée P.Marcion
 
Pierre-Benoît Marcion (1769-1840) fut l’un des principaux fournisseurs de Napoléon 1er . 
Dès l’époque du Directoire, il tenait un atelier et un magasin d’ébénisterie, rue Neuve-des-Petits-Champs, près de la rue Chabanais," Aux Égyptiens", et fit paraître des annonces invitant le public à voir son « choix de meubles de genre, en bois d’acajou, richement ornés de bronze, d’après les belles formes des Antiquités étrusques, égyptiennes, grecques et romaines ». Sa maison ayant pris de l’importance fut transférée bientôt rue Helvétius (ci-devant Sainte-Anne), puis rue Saint-Marc. 
En 1806, Marcion présenta au Garde-meuble des soumissions pour la fourniture de lits en bateau, canapés, bergères et fauteuils à figures ailées, sièges avec les pieds en « fourreau de sabre », psychés, lavabos-tripodes, somnos ou tables de nuit, etc. Un grand nombre d’ouvrages lui furent demandés pour les palais de Saint-Cloud, Trianon, Compiègne, Fontainebleau et Rambouillet. 
Une de ses oeuvres capitales fut le lit de l’impératrice Marie-Louise qu’il exécuta en 1809. Cette couchette, tout en noyer doré, offrait de très riches sculptures à décor de cygnes, guirlandes et rinceaux; elle se complétait par deux torchères portant des figures agenouillées qui soutenaient les draperies du baldaquin.
Marcion fut chargé encore de travaux considérables pour le service des ministres et grands-officiers de la Couronne. Victime d’une crise qui sévissait sur toute l’industrie française dans les dernières années du règne de Napoléon, cet ébéniste fit faillite en 1814. Les collections de l’État renferment quelques pièces à l’estampille de P. MARCION.
 
Bibliographie:
« Marcion, ébéniste de Napoléon », Jean-Pierre Planchon, éditions Monelle Hayot
 
La barbière est un petit meuble de toilette réservée aux hommes, permettant de se raser debout. Il se décline en un miroir de fond à crémaillère, parfois basculant, un plateau et une tablette inférieure recouverts d'un marbre pour poser les ustensiles de rasage ainsi qu'un tiroir en ceinture pour les ranger.
 
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